tiré de mon mémoire
Avant de parler du deuil, citons le pré-deuil, période du deuil d’un destin commun, de l’image de la personne.
Il ne prépare pas à la mort, il prépare à un certain travail.
Quelqu’un a dit : “On avait compris que cela pouvait arriver, mais on n’avait pas forcément compris que cela allait arriver “ !
Si cette phase de pré-deuil est trop longue, elle peut emmener au deuil anticipé où l’entourage désinvestit même le présent et la personne encore vivante. Manifestation souvent inconsciente.
Le deuil est la réaction à la perte d’un être cher, qui pour trouver une résolution, va entraîner le psychisme dans un processus d’adaptation : le travail de deuil. Cela se joue autour de la rupture des liens d’attachements, ce qui fait que toute mort n’entraîne pas d’emblée un deuil.
Ce n’est pas une maladie.
Et il demande: - de subir la séparation
- de souffrir de la perte
- de ressentir et d’exprimer le chagrin
Dans la plupart des cas le deuil se déroule de façon positive, parfois il se complique.
Le deuil est ponctué d’étapes:
Le choc :
Son intensité peut varier en fonction de la situation (brutal, inattendu....) Certains sont prostrés, paralysés, s’effondrent, ne réalisent pas, sont sidérés... Ce moment peut durer quelques heures, voire quelques jours puis la prise de conscience devient inévitable.
Le refus (Déni):
Incrédulité et refus. Volonté d’annulation. “Non, ce n’est pas vrai”. Espoir que
ce soit une erreur....Accepter progressivement la réalité de la mort.
La colère:
Réprimée, gardée ou exprimée. Souvent dirigée contre la personne disparue, contre soi et contre les autres par déplacement. Avec sentiment d’injustice, de culpabilité, demande de réparation...
La tristesse:
Quand les larmes apparaissent, le travail de deuil commence. La tristesse est exprimée de façon solitaire ou avec les autres : montrer son chagrin, recevoir consolation. Importance de l’entourage. Parfois pas de chagrin cela est normal si cela ne dure pas trop longtemps. Aider à verbaliser cette tristesse. Voire état dépressif avec perte d’appétit, du sommeil, de l’activité. Baisse du fonctionnement mental. Tout demande un effort. La personne se détourne comme instinctivement de tout ce qui pourrait procurer du plaisir.
L’acceptation
Ce n’est pas la durée qui se révèlera normale ou pas, mais l’évolution
Conditions préalables au bon déroulement du DEUIL
Une relation à l’autre dont l’ambivalence ne modifie pas négativement l’amour qu’on lui portait : i! avait des défauts, mais personne n’est parfait, et nous nous aimions, et je souffre de sa mort”.
L’absence d’identification à la cause de la mort : ‘je n’ai pas fait ce qu’il fallait “. “je ne l’ai pas assez aimé, protégé, c’est pour ça qu’il est mort’. ‘il m’est arrivé de souhaiter sa mort sous le coup de la rage...”
L’absence d’identification au mort : ne pas développer une pathologie symbolique ou mourir physiquement par le suicide.
L’acceptation de sa propre finitude, sans obsession de la mort.
L’absence de réactivation importante d’une perte précédente mal assimilée.
L’absence de réactivation importante des symptômes de chagrin aux dates anniversaires.
Traverser toutes ces étapes demandent beaucoup d’énergie, ce qui fait qu’on parle de travail de deuil.
Ce travail est progressif, non rectiligne.
Il commence quand s’exprime la tristesse.
Réaliser un deuil, c’est remplacer une absence effective par une présence intérieure.
LE TRAVAIL DE DEUIL
Va être vécu par les personnes, plus ou moins facilement selon:
o Les conditions de la mort, les circonstances,
o Les conditions de l’accompagnement,
o La personnalité,
o Le type de relation instauré et vécu avec la personne disparue,
o L’histoire personnelle de l’endeuillé depuis l’enfance et la façon dont cette personne aura ou non intégré toutes les pertes de sa vie et dont elle se sera construite ou non à travers elles.
Les deuils ne sont pas tous équivalents.
FACTEURS DE RISQUE AUX DEUILS COMPLIQUE
o Attitude de déni durable tout au long de la maladie,
o Les relations très fusionnelles avec le malade,
o La difficulté de communication et l’agressivité violente soit du malade envers le proche ou inversement,
o La sidération émotionnelle,
o Des conditions très difficiles au moment de la mort.2